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Le 10. février 2012 à 17h21

Sanary Environnement Comment freiner la prolifération du charançon rouge et protéger les palmiers?

Plus le temps passe, et plus les palmiers seront en danger sur notre littoral à cause du charançon rouge. Beaucoup attendent l'autorisation ministérielle pour l'application d'une nouvelle méthode, l'endothérapie. Pour l'instant cette méthode est encore interdite en France.

Le charançon rouge n'a pas fini de faire des ravages.

Le charançon rouge n'a pas fini de faire des ravages.

Le charançon rouge du palmier ou Rhynchophorus ferrugineus est un coléoptère causant d’importants dégâts et pouvant entraîner une mortalité significative chez les palmiers. En France, il a été découvert en 2006 en Corse et dans le Var, en 2007 dans l’Hérault, les Pyrénées-Orientales et les Bouches du Rhône, en 2008 dans les Alpes-Maritimes. Depuis le 21 juillet 2010, un arrêté ministériel stipule notamment que "toute personne physique ou morale, publique ou privée, est tenue d’assurer une surveillance générale du fonds lui appartenant ou utilisé par elle et, en cas de présence ou de suspicion de présence de Rhynchophorus ferrugineus, d’en faire la déclaration, soit au service chargé de la protection des végétaux dans le département dont elle dépend, soit au maire de la commune de sa résidence qui en avise alors ce service".
En parallèle existe un arrêté préfectoral valable dans les départements du 06,13 et 83 permettant de définir un "périmètre de lutte", des "mesures de surveillance" ou des mesures de "lutte préventive".
Des communes collaborent avec certaines structures: Sanary a une convention avec la "Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles (FREDON)" PACA qui accompagne, conseille, forme et livre de précieuses informations. Il s'agit d'une structure agréée par le Ministère de l’Agriculture reconnue officiellement à vocation sanitaire. Une salariée de l'antenne du Var à Cuers nous expliquait: "on sait que le charançon rouge a une préférence pour les phoenix canariensis et dactylifera mais rien ne nous permet d'affirmer qu'il ne s'attaquera pas à d'autres espèces".
Actuellement, à Sanary, on dénombre 150 phoenix canariensis, 185 dattiers et 502 Washingtonia: "pour l'instant 99% des palmiers ayant été touchés par le charançons sont des phoenix de canariensis" nous disait le responsable à l'environnement Christophe Ghigonetto. Et l'adjoint à l'environnement de nous rappeler l'historique sur Sanary: "le premier charançon rouge déclaré dans le Var était à Sanary, il s'agissait d'un palmier situé sur une propriété privée du côté de la Buge. Au départ on a commencé par l'abattage, mais cela s'est avéré trop onéreux. On a donc cherché d'autres méthodes. Actuellement on traite chaque mois les palmiers de la commune d'avril à octobre, avec une certaine efficacité et on a pu par exemple sauver le palmier devant la mairie". A Six-Fours la politique fut sensiblement la même avec, d'abord de l'abattage, puis une aide accordée aux particuliers pour éliminer le ravageur, mais encore une fois, l'opération allait s'avérer trop coûteuse dans la durée et sans certitude d'efficacité. Jean-Luc Granet nous disait: "on attend avec impatience la permission ministérielle de pratiquer l'endothérapie. On sera prêt à la mettre en oeuvre".
Il s'agit d'une méthode consistant à injecter des produits phytosanitaires dans le stipe du palmier. Cette méthode est autorisée dans de nombreux pays, mais encore interdite en France. Comme nous le rappelait une salariée de Fredon PACA: "actuellement il n'y aucun arrêté, aucun décret, rien d'écrit et de formel quant à l'autorisation de l'endotéhrapie. Cette méthode est donc toujours interdite. On est dans l'attente et on ne peut que se référer à l'arrêté ministériel de juillet 2010". Une délégation varoise s'était rendue en décembre au ministère de l'agriculture pour demander l'autorisation de mise en oeuvre de cette nouvelle méthode, mais aucune information écrite n'est venue encore valider un accord du ministère. Même si certains sont optimistes sur la probable autorisation de cette méthode, incessement sous peu, il faudra connaître dans les détails le protocole à mettre en euvre, et quelles seront les entreprises agrées.
Si l'on a bien saisi tous les enjeux, cette méthode offrirait plusieurs avantages: un moindre coût par rapport aux traitements actuels ou aux abattages, et une fréquence moindre d'intervention: peut-être deux par an: "je pense que si cette méthode est validée, les particuliers seront preneurs. Beaucoup sont dans l'attente et préoccupés car il faut savoir qu'un abattage coûte très cher, et que cette nouvelle méthode pourrait certainement être plus à la portée des particuliers" nous expliquait Christophe Ghigonetto.
Impossible de dire aujourd'hui si l'endothérapie sera la solution miracle: on en saura finalement plus le jour où elle sera autorisée...

D.D, le 10 février 2012