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Le 3. mars 2012 à 18h00

Six Fours Maternité de la Seyne Maternité ou Malartic, pas d'accord entre le Front de gauche et le député UMP

Jean-Sébastien Vialatte a accepté de rencontrer une délégation du Front de gauche menée par Christine Sempéré qui voulait l'interpeller au sujet de la fermeture de la maternité de la Seyne et de la situation inquiétante de la polyclinique Malartic.

Pas vraiment de terrain d'entente entre ici Christine Sempéré et le député-maire Jean-Sébastien Vialatte.

Pas vraiment de terrain d'entente entre ici Christine Sempéré et le député-maire Jean-Sébastien Vialatte.

Ambiance inhabituelle à Six-Fours samedi matin où un cortège de près de 70 personnes, avec des banderoles de défense du maintien de la maternité de la Seyne, a parcouru le centre ville. Outre le Front de gauche avec le mouvement jeunes communistes, Didier Pille (secrétaire PS de la section Six-Fours) s'était joint au cortège. Jean-Sébastien Vialatte avait accepté de rencontrer le front de Gauche mené par Christine Sempéré (conseillère municipale la Seyne) et Luc Léandri (conseiller régional) pour évoquer le problème de la disparition de la maternité de la Seyne et la situation préoccupante de Malartic. L'élue seynoise voulait qu'il interpelle le ministre pour repousser la fermeture de la maternité et demander que l'Agence régionale de santé tienne ses promesses pour aider la clinique de Malartic menacée de fermeture.

Deux visions différentes au sujet de la maternité


Jean-Sébastien Vialatte n'a pas changé d'avis: "la maternité ne peut plus fonctionner. C'est une décision du corps médical et non une décision politique, il n'y a pas pas assez de médecins gynécologues obstétriciens pour assumer la permanence sur les deux sites, le plateau technique est aujourd'hui insuffisant. Je crois que la fermeture est inéluctable ". Et d'ajouter: "Lors de la dernière table ronde de l'ARS, on a bien vu que les professionnels de la santé étaient d'accord pour le transfert de la maternité sur le nouveau site de Sainte Musse pour des raisons de sécurité". Du côté du Front de gauche, on y voit une décision politique, s'inscrivant dans le cadre du démantèlement du service public, et Christine Sempéré de dire: "c'est normal que les professionnels de santé aient ce discours, on leur a enlevé leur outil de travail. Alors que si on leur dit qu'il y aura plus de moyens, tout le monde sera d'accord pour rester". Et d'ajouter: "Comme c'est en vogue, on a demandé au député un référendum d'initiative populaire local, il s'y est bien évidemment opposé". Concernant le temps de trajet, Jean-Sébastien Vialatte a expliqué que l'agence régionale de santé avait proposé la mise en place d'une ligne du SMUR basée à la Seyne.
On aura compris que cette rencontre n'a pas débouché sur grand chose, le député soulignant qu'il s'agissait plus d'une manifestation politique qu'une simple rencontre sur la maternité. Du côté des manifestants, on regrettait que des "experts décident pour des milliers de personnes qui n'ont pas leur mot à dire. Ce n'est pas faute d'avoir essayé de se faire entendre, c'est désarmant".
Concrètement, la maternité devrait fermer dans les prochaines semaines car la maternité de Sainte Musse devrait être opérationnelle fin avril.
Côté défenseurs du maintien de la maternité à la Seyne, d'autres actions sont envisagées, et on imagine qu'elles risquent de devenir de moins en moins festives. Côté Front de gauche, Christiane Sempéré entend interpeller le député Philippe Vitel: "puisque le député de la 7ème circonscription soutient la fermeture de la maternité, on ira voir le député de la 2ème circonscription, et je rappelle que Josette Pons, également UMP, avait, elle, interpellé le ministre pour le maintien de l'hôpital à Brignoles, comme quoi c'est possible et c'est bien une histoire de volonté politique".

La fin programmée de la polyclinique de Malartic


Comme on peut s'en douter, ce sujet là non plus n'a pas réussi à réunir UMP et Front de gauche, encore deux visions qui se sont opposées.
La clinique mutualiste Malartic va mal, et un rendez-vous de la dernière chance l'attend pour un éventuel repreneur dans les prochains jours. Il s'agit d'un établissement privé à but non lucratif, ne pratiquant pas les dépassements d'honoraires.
Jean-Sébastien Vialatte a parlé de "problème de gestion et de mauvais choix stratégique. On ne peut accuser la T2A (tarification à l'activité) de cette situation, car elle s'applique à tous les établissements, et les autres se portent bien". Côté Front de gauche on parle au contraire de bonne gestion: "la polyclinique a agi comme un service public en ne pensant pas à la rentabilité". Le Front de gauche y voit une mort programmée de cet établissement: "L'Agence régionale de santé avait promis une aide à hauteur de 500.000 euros, or la polyclinique a à peine reçu la moitié, on s'interroge et on s'inquiète de la disparition de toute offre hospitalière sur le territoire".
Le député Jean-Sébastien Vialatte a, lui, contacté le directeur de l'hôpital de Sainte Musse afin de l'alerter "sur la situation très grave dans laquelle se trouve la polyclinique Malartic", lui écrivant: "les conséquences d'une probable fermeture seront dramatiques si les 200 salariés perdent leur emploi.." Et de terminer pas cette question: "quelles pourraient être les solutions pour sauver ces emplois et contribuer, dans le même temps, à renforcer l'activité de l'hôpital George Sand à la Seyne et enrichir l'offre de soins sur le territoire de l'Ouest Var?". Et le député de nous dire: "dans la discussion monsieur Perrot m'a dit qu'il serait totalement envisageable de reprendre l'ensemble des salariés et de diversifier les services à la Seyne et Toulon". Et le maire de souligner: "on pourrait aussi renforcer le service d'urgence à la Seyne, car je rappelle qu'il n'y a jamais eu d'urgence chirurgicale à la Seyne, les patients ont toujours été transférés à Toulon".
Côté front de gauche, on souhaite le maintien de la polyclinique sur site et on reste méfiant sur les dires de Michel Perrot: "ce n'est qu'une promesse verbale, et on a très sceptique sur ces annonces, car il faut se rappeler que la politique de la santé repose sur le projet régional de santé signé en janvier". Et ses représentants vont plus loin: "on s'étonne de cette histoire et on imagine qu'une opération immobilière juteuse est en cours du côté de Malartic". On aura saisi que l'avenir n'est pas bien rose au niveau des services hospitaliers entre Ollioules et la Seyne.

D.D, le 03 mars 2012

Autres photos:

A l'appel du Front de gauche, près de 70 personnes ont réaffirmé leur volonté de maintien de la maternité et du centre IVG à la Seyne.
A l'appel du Front de gauche, près de 70 personnes ont réaffirmé leur volonté de maintien de la maternité et du centre IVG à la Seyne.