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Après six mois de débats et de manifestations, la loi autorisant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe a été promulguée par François Hollande samedi 18 mai faisant de la France le 9ème pays européen à l'autoriser, et le 14ème dans le monde.
Le Conseil constitutionnel a examiné mardi dernier le recours déposé par certains maires opposés au mariage gay qui souhaitent bénéficier d’une "clause de conscience" leur permettant de ne pas célébrer ces unions. Le conseil des sages délibérera à ce sujet le 18 octobre prochain. Selon un récent sondage Ifop, 54% des Français sont favorables à une clause de liberté de conscience pour les maires. Dans les faits, les maires ‘récalcitrants’ délèguent à l'un de leurs adjoints la célébration d'un mariage homosexuel.
A Six-Fours, la mairie n’a enregistré jusqu’à présent que deux mariages homosexuels, tous deux célébrés par l'adjointe à la culture, et un troisième devrait avoir lieu en novembre.

Une cérémonie émouvante

Le 28 septembre dernier, Dominique Ducasse, adjointe à la culture, célébrait l’union de Jean-Marc et Jérôme, une cérémonie moins formelle qu’à l’accoutumée et empreinte de beaucoup d’émotion, selon les dires des deux jeunes mariés «  Nous souhaitions que ce soit madame Ducasse qui nous marie, elle nous a répondu qu’elle était honorée qu’on le lui demande ».
Jean-Marc et Jérôme se sont donc dirigés en toute confiance devant la mairie pour sceller leur amour et fêter ce qui allait être le plus beau jour de leur vie.
Seule ombre au tableau, l’accueil maladroit qui leur fut réservé avant le mariage dans les bureaux de l’état civil : « il y a des gens qui croient encore que nous vivons cachés et qui ne peuvent pas imaginer que l’on veuille un enfant. On se bat depuis des années pour être reconnus, nous sommes en 2013, dans une grande ville, et nous nous sommes trouvés face à des remarques...étonnantes, dues sans doute à l’ignorance »

Une reconnaissance et un engagement

Jean-Marc et Jérôme, se connaissent depuis 11 ans, ils étaient pacsés et avaient entrepris voilà deux ans une démarche d’agrément pour l'adoption d’un enfant, agrément que Jean-Marc a obtenu en tant que célibataire, la législation n’autorisant pas à l’époque l’adoption pour des couples homosexuels : «Notre mariage est une reconnaissance de notre amour, un engagement, mais il facilitera aussi notre démarche, maintenant nous pouvons être deux parents qui adoptons »
Et si l’on parle de motivation, tous deux répondent d’une seule voix : « nous voulons adopter car nous avons un désir d’enfant, nous voulons transmettre, éduquer, et si nous adoptons nous serons plus qu’un parent car nous serons là pour ‘réparer’ la vie de l’enfant que nous accueillerons. Nous l'avons mûrement réfléchi et nous sommes prêts  ».

Si le premier mariage gay, celui de Vincent et Bruno à Montpellier, avait déplacé les foules médiatiques et déclenché toutes les controverses, Jean-Marc et Jérôme se sont unis simplement et sans incident. Leurs bans publiés comme il se doit, nul n'a contrarié leur projet, au contraire, quelques 150 invités sont venus les entourer.